Depuis leurs origines, les infusions et les décoctions ont toujours tenu une place importante dans la vie quotidienne de l’être humain. Dès l’instant où il a pris connaissance des vertus des plantes, il n’a eu de cesse de chercher des moyens pour en tirer profit pour améliorer son bien-être et sa santé.
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Les origines des infusions et tisanes
Depuis la Préhistoire, les observations de l’être humain l’ont conduit à comprendre les bienfaits des plantes à infuser, ou à macérer, à mâcher. Elles aident à la cicatrisation des blessures lorsqu’elles sont appliquées en cataplasme. Elles soignent certaines maladies. De nombreuses civilisations, telles que les Incas et les Mayas avaient déjà compris les effets antipaludiques de la quinine entre autres. Elles savaient que certaines plantes calment les douleurs, permettent de mieux dormir ou de mieux digérer les aliments.
Ce n’est que vers l’Antiquité que les pharmacopées ont été mises à l’écrit. Une tablette cunéiforme découverte en Mésopotamie parle de remèdes issus des plantes. Des textes portant sur plusieurs centaines de remèdes d’origines végétales ont également été rédigés sous la dynastie Han en Chine. D’autres sources mettent la découverte du thé, qui est aujourd’hui la boisson la plus bue au monde après l’eau, sur le compte de l’empereur Shen Nung, en l’an 2737 avant notre ère. Certaines plantes comme la citronnelle et la verveine ont été massivement utilisées en Europe pour soigner les maux.
Au fil du temps, la connaissance des plantes est devenue plus pointue dans les différentes civilisations. Au Moyen Âge, ce sont les Arabes qui ont apporté leurs connaissances sur les plantes et leurs vertus. Le Kitâb al-Qânoun fi al-Tinn reste une référence en la matière. En Europe, les femmes qui connaissaient les plantes et leurs pouvoirs étaient alors considérées comme des sorcières et furent envoyées au bûcher. Il fallut attendre la Renaissance pour que l’herboristerie retrouve ses lettres de noblesse, grâce à Paracelse, et à une évolution dans les mentalités.
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Au 18e siècle, les apothicaires sont désormais les seuls qui puissent délivrer des soins grâce aux remèdes qu’ils fabriquaient. Mais pour que les principes actifs des plantes soient isolés, il fallut attendre le 19e siècle avec l’avènement de la phytochimie. Au 20e siècle, l’industrie pharmaceutique mit les remèdes à base de plantes entre parenthèses, privilégiant les médicaments de synthèse. Cependant, de nombreux médecins ont continué à mettre les plantes au centre de leurs traitements. Aujourd’hui, les tisanes, Rooibos et autres boissons infusées reviennent sur le devant de la scène.
La préparation d’une tisane
Les infusions, comprenant le thé et toutes les plantes pouvant être infusées, étaient le moyen le plus couramment utilisé pour administrer un remède. L’infusion est la méthode permettant aux principes actifs des plantes d’être extraits. Pour y parvenir, il suffit de verser de l’eau bouillante sur la plante à utiliser. Il s’agit généralement des feuilles, des graines ou des fleurs. Dans ce cas, la durée de l’infusion est d’environ 5 minutes. Mais d’autres parties de la plante peuvent également servir pour obtenir une infusion, à savoir les racines ou encore l’écorce. L’infusion prendra un peu plus de temps avant de procéder au filtrage. Cependant lorsqu’on parle de tisane il s’agit bien d’infusions sans théine.
Les différents types d’infusion : thé, tisane, Rooibos
Plusieurs variétés de plantes peuvent être utilisées en infusion. La plus courante est le thé.
Les tisanes aux plantes
Nous buvons du thé à différents moments de la journée, mais la tisane peut se boire à tout moment de la journée. Selon certains chercheurs, boire de la tisane plusieurs fois par jour, sans y ajouter du sucre ou du lait, aurait pour effet de prévenir les maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, cette boisson aide à lutter contre l’obésité en améliorant les fonctions de l’endothélium vasculaire. Parmi les tisanes aux plantes les plus connues, on peut citer : la tisane digestive à la menthe ou à l’angélique, la tisane pour dormir au tilleul, la tisane pour la ligne aux queues de cerise. On peut citer aussi les bienfaits de la vigne rouge sur la circulation sanguine.
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Le thé blanc ou Pai Mu Tan
C’est celui dont la transformation après la récolte est la moins importante. Son traitement porte uniquement sur les bourgeons. C’est un thé rare puisqu’il ne peut être récolté que sur une très courte période.
Le thé vert
Celui-ci s’obtient en portant les feuilles à une température très élevée dans un récipient directement sur un feu, soit à la vapeur comme cela se pratique communément au Japon (le plus connu est sans doute le thé Matcha).
Le thé noir
Il s’agit d’un thé que l’on étale préalablement sur des tréteaux en bois à l’abri du soleil. La salle doit être bien ventilée pour faciliter l’évaporation d’une partie de l’eau que les feuilles contiennent. Celles-ci s’oxyderont et seront une seconde fois séchées pour obtenir le résultat final.
Les thés aromatisés
L’arôme du thé s’obtenait en roulant les feuilles de thé dans des fleurs de jasmin qui s’ouvrent la nuit. Aujourd’hui cette technique est remplacée par la pulvérisation d’une essence naturelle d’un arôme au choix pour varier les plaisirs et pour réduire les coûts.
Le rooibos
Bien que n’appartenant pas à la catégorie du thé, le rooibos (Aspalathus linearis), appelé aussi thé rouge en raison de la couleur qu’il prend quand il est infusé, est une plante qui ne pousse qu’en Afrique du Sud. Il est surtout utilisé pour soigner les spasmes intestinaux, les diarrhées, l’hypertension artérielle, mais aussi les troubles du sommeil. Pour l’infusion, ce sont les feuilles, les tiges et les branches qui sont utilisées. Celles-ci subissent une fermentation après la récolte, avant d’être séchées.
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Précautions d’emploi
Bien que les plantes présentent moins d’effets secondaires que les médicaments de synthèse, nous vous recommandons de prendre des précautions à l’usage. Si vous prenez des traitements de synthèse, prenez conseil auprès de votre médecin traitant, car parfois l’interaction des plantes médicinales avec les médicaments peut avoir des effets négatifs. Cependant, il s’agit d’une pratique qui est au demeurant inoffensive et largement répandue dans le monde entier.